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Baromètre International de l’Innovation 2020

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Actualités
février 1, 2020

Face à la course mondiale aux budgets de R&D, soit une entreprise innove, soit elle perd des parts de marché.

Les années à venir seront caractérisées par une croissance sans précédent des investissements en matière d’innovation. De nombreuses start-ups et autres sociétés disruptives pourraient bien se substituer aux actuels leaders du marché. Comme le souligne le Baromètre International de l’Innovation 2020 du Ayming Institute, ce contexte international de concurrence féroce doit enjoindre les entreprises à adopter une approche holistique de leur stratégie de financement, ainsi qu’à élargir leur base de talents en faisant, notamment, davantage appel aux femmes.

Le « Ayming Institute » est le think tank d’Ayming, groupe international de conseil en performance des entreprises. Chaque année, son Baromètre International de l’Innovation[1] sonde les grandes tendances et évolutions dans le domaine de la R&D et de l’innovation au niveau mondial. Quel est l’état de la conjoncture actuelle, et quels sont les principaux enjeux auxquels les entreprises doivent répondre aujourd’hui si elles veulent éviter de rester sur la touche dans la course à l’innovation ? Les réponses en trois points.

  1. L’écosystème

Une majorité d’entreprises (63 %) concentre ses activités de R&D en interne par souci d’efficacité et de protection de sa propriété intellectuelle. La Belgique fait partie des marchés les plus « collaboratifs », aux côtés de la République tchèque et de la Slovaquie : la recherche de partenaires et de ressources externes s’explique surtout par l’importance des PME dans le tissu économique national.

Aux yeux des entreprises qui choisissent d’internationaliser leurs activités de recherche et de développement, la Belgique ne figure pas parmi les destinations privilégiées. Selon le Baromètre, le top 3 est constitué de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni. « Ce type de décision doit être mûrement réfléchi, prévient Laurie Pilo, Managing Director d’Ayming Benelux. Quel pays a les meilleures ressources et les mécanismes de soutien public les plus appropriés pour tel ou tel projet ? C’est la question clé. Il est vrai que l’Allemagne concentre de nombreux atouts, notamment une main-d’œuvre bien formée et abondante, ainsi que des mécanismes de subsidiation fiables. Elle introduira également à partir de 2020 un nouveau système de crédit d’impôt pour les projets de R&D. »

Les Belges particulièrement satisfaits de leurs efforts en matière d’innovation

Plus de 80 % des dirigeants et managers interrogés dans le cadre du Baromètre International de l’Innovation estiment que leur organisation investit suffisamment dans les activités de recherche et développement. Le niveau de satisfaction grimpe même à 92 % en Belgique ou en Pologne. Il peut s’agir d’une bonne nouvelle… à moins qu’on ne l’interprète comme un manque évident d’ambition. « Si les personnes en charge de la R&D sont satisfaites du travail fourni, comment les gouvernements vont-ils réellement inciter les entreprises à innover encore plus et à augmenter leurs investissements dans la R&D ? Il y a là un chaînon manquant », relèvent les experts du Ayming Institute en conclusion de leur étude.

  1. Le financement

Comment financer les processus d’innovation afin de générer un impact maximal ? Pour 49 % des dirigeants d’entreprise et responsables de la R&D sondés, les ressources propres de l’entreprise constituent la source naturelle de financement. Les crédits d’impôts et les subsides sont, de manière générale, largement sous-exploités : seuls 41 % des répondants font usage des premiers, tandis que quatre sur dix négligent les appuis financiers publics, qu’ils soient nationaux ou internationaux. En cause : la complexité des procédures administratives. Un constat déjà pointé en 2019 dans le « Baromètre de la R&D belge » réalisé par Ayming Belgium. Dans notre pays, les sources de financement de l’innovation se répartissent comme suit :

« Il est encourageant de constater que 91 % des entreprises interrogées ont un budget défini pour la recherche et le développement, même si celui-ci est inférieur à 3 % du chiffre d’affaires dans 56 % des cas », relève Laurie Pilo. Les trois quarts des répondants comptent augmenter leurs budgets R&D dans les trois ans qui viennent, un sur quatre prévoyant même une hausse significative de ceux-ci. « Ces chiffres traduisent la confiance des entreprises dans leur capacité à financer l’innovation par la croissance de leurs activités ainsi que par des incitants publics accessibles. » Cette confiance étant largement dépendante de l’environnement économique, elle est moins marquée dans le monde anglo-saxon, en raison du Brexit côté anglais et de la politique de Donald Trump outre-Atlantique.

L’accès aux talents est, pour 65 % des dirigeants et managers interrogés par Ayming, le principal facteur qui influencera positivement le budget de la R&D dans les trois années à venir, devant les évolutions technologiques (63 %), les développements intrasectoriels (61 %) et les risques politiques, qu’ils soient ou non liés au Brexit (56 %).

  1. Les talents

L’innovation est le socle de l’économie de la connaissance et les talents en constituent évidemment la substance vitale. Pour 73 % des dirigeants et managers interrogés dans le cadre du Baromètre 2020 du Ayming Institute, l’accès aux talents est le principal facteur influençant la capacité d’une entreprise à investir dans la R&D et l’innovation. Or, 46 % des personnes sondées considèrent que la diversité du genre n’est « pas très importante » ou « pas importante du tout » dans le succès des processus d’innovation au sein de leur entreprise. Le fruit de préjugés bien ancrés au sein d’équipes R&D encore majoritairement masculines ? « Pas nécessairement, nuance Laurie Pilo. « Soit ces personnes ne sont pas conscientes du fait que des équipes diversifiées peuvent impacter positivement leurs résultats, soit les employeurs sont préoccupés uniquement par la recherche de compétences pour les postes à pourvoir, indépendamment des questions de genre. »

Certains pays se révèlent plus progressistes que d’autres sur cette question. Le Canada, notamment, fait figure de pionnier, avec une majorité d’équipes R&D comptant entre 26 % et 50 % de femmes. Le déséquilibre hommes-femmes est particulièrement marqué dans certains secteurs, tels que l’industrie automobile où, globalement, les équipes en charge de la R&D comptent moins de 25 % de femmes.

De nombreux obstacles structurels et culturels doivent être supprimés pour favoriser l’embauche de femmes dans les équipes dédiées à la recherche, au développement et à l’innovation. Pour les personnes sondées, les facteurs clés permettant une meilleure accessibilité des femmes à ce type de fonction sont : des perspectives de carrière mieux définies (40 %), une meilleure formation (37 %), des politiques volontaristes en matière de diversité (34 %) et un environnement de travail plus flexible (32 %). Ce dernier aspect est particulièrement important dans le cadre de la rétention du personnel féminin.

Conclusion

Si l’on examine l’état de l’innovation à l’échelle internationale, une leçon clé s’impose : les équipes de R&D devraient dresser un bilan sérieux de leur activité actuelle, en évaluant notamment les multiples possibilités de leur financement, ainsi qu’en se penchant sur les viviers de talents jusqu’ici inexplorés.

Nous allons assister, au cours des années qui viennent, à une augmentation des dépenses d’innovation et les équipes de R&D vont se trouver face à une abondance d’opportunités. Il est indispensable qu’elles s’assurent de bien faire les choses. Et le plus tôt sera le mieux.

 

[1] Enquête approfondie auprès de 300 CEO, CFO, cadres supérieurs et responsables de la R&D dans dix pays européens (dont la Belgique), au Canada et aux Etats-Unis.

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